De Cuzco à Juliaca
Prendre conscience de ce que l’on a et en profiter pleinement...
Départ de Cusco, accident de vélo (49 km / 300m dén. pos. / 570m dén. nég.) détails
Avec un peu de regret de quitter cette ville mais trop contents de reprendre nos vélos, nous partons en direction du lac
Titicaca. Il faut parcourir une dizaine de km pour sortir de la ville.
Après une vingtaine de kilomètres, une voiture blanche me dépasse, en pleine descente. Elle s’arrête quelques mètres plus
loin, sans que j’en comprenne la raison. Avec la vitesse, j’ai 2 secondes pour réfléchir : soit je m’encastre dans la voiture,
soit je dévie mais vue la vitesse et le peu de distance pour freiner, c’est Amalia qui s’encastre (oui, ça m’arrive parfois de
réfléchir vite!). Le choix est fait. Je freine, mes roues bloquent et dérapent, je m’encastre et tombe à terre.
Amalia n’a rien. Moi, pas grand-chose au vue du choc. La voiture a pas mal ramassé mais c’est surtout mon vélo et
particulièrement le timon qui relie le vélo d’Amalia au mien qui est complètement plié. Le conducteur, sachant probablement
qu’il n’a pas fait juste, regarde dans le rétroviseur et s’en va...
On démonte le vélo, les roues ne tournent plus et une sacoche avant est arrachée. On se place sous un abri de bus, rempli
de Péruviens qui nous aident à sortir de la route.
On est dans le doute de savoir si la suite du voyage à vélo sera possible ou pas. Puis, Mc Gyver se met au travail. Après
avoir démonté, remis des pièces en place, changer d’autres, ok, ouf, c’est bon, on peut repartir. Olive avait prévu un timon
de réserve !
Durant la réparation, on profite de goûter la chicha de quinoa. Mouais.
Ceci dit, les routiers péruviens sont supers avec nous. Ils font un écart largement suffisant lorsqu’ils nous dépassent. Les
routes empruntées jusqu’à présent étaient dans un état d’asphalte nickel. Le Pérou prend soin de ses routes principales !
On reprend la route. On s’arrête à Andayhuallas pour pique-niquer vers 15h puis on repart pour Urcos. Une fête a lieu sur la
plaza de armas. Nous trouvons un hospedaje (crade), passons un moment à la fête sans grand plaisir. Il fait froid, certains
sont saouls et viennent vers nous, ce n’est pas très agréable. On va souper rapidement (parfois il vaut mieux aller dormir le
plus tôt possible pour être le lendemain le plus rapidement possible...). Nous sommes contents de quitter cet hospedaje sale
(on aurait peut-être mieux fait de camper).
Urcos - Aguas Calientes : (128 km / 1200m dén. pos. / 500m dén. nég.) détails (trop mais poussés par les enfants, Olive à
bout)
Nous traversons des paysages magnifiques. Les enfants (surtout Amalia) se sont fixés d’arriver à Aguas Calientes le soir. Je
n’y crois pas. On pense que nous avons 110 km à parcourir, en montée légère, mais c’est trop. On y va sans trop se poser
de question et on avance assez rapidement. Vers les 100 km, c’est sûr, on va y arriver mais nous sommes à bout de force.
On n’y réfléchit pas, poussés par les enfants qui veulent arriver à ces sources chaudes. Pour finir, ce sera 20 km de plus
que l’on pensait (pour nous c’est vraiment beaucoup après 110 km). Nous y parvenons éreintés mais contents pour les
enfants qui sont fous de joie.
Nous profitons des sources chaudes de nuit. Il vaut mieux être dedans car dehors ça gèle. Olive après ces efforts ne se sent
pas bien du tout. Il ne mangera pas, se couchera et tremblera de froid, l’altitude y étant certainement pour quelque chose
aussi.
Aguas Calientes - Ayuviri : (81 km / 400m dén. pos. / 520m dén. nég.) détails
Le lendemain, nous profitons encore des sources le matin et partons plus tardivement que d’habitude. Nous attaquons le col
du jour à 4300m : Abra la Raya. Au sommet une voiture s’arrête, un valaisan (accompagné de sa femme et de sa fille) qui vit
en Argentine et qui a une agence de voyage à Cuzco en sort... Moments d’échanges! Nous rejoignons en fin de journée
Ayuviri.
Ayuviri - Juliaca : (96 km / 200m dén. pos. / 280m dén. nég.) détails
Nous déjeunons sur la plaza de armas où les villageois s’accumulent autour de nos vélos, intéressés.
Les paysages traversés sont impressionnants. Lorsque nous n’en pouvons plus, nous il nous suffit de lever les yeux,
d’observer le panorama que nous avons tout autour de nous et ça nous rebooste. C’est incroyable. On se rappelle souvent
intérieurement : “Tu te rends compte que tu pédales dans les Andes !?!” C’est vraiment incroyablement beau. Les
montagnes pour les Suisses ça doit sûrement être comme la tour Eiffel pour les Parisiens. On ne s’en lasse jamais. Partout
où l’on regarde c’est magnifique.
20 km avant Juliaca, tous les 100 m, de gros chiens noirs se tiennent au bord de la route, tantôt à gauche, tantôt à droite. Ils
sont tous gentils, nous regardent passer. Certains sont même couchés en partie sur la route. Ils attendent que des bus
s’arrêtent pour leur donner à manger, en vain. En s’approchant de Juliaca, ces gros chiens noirs sont couchés, morts,
touchés par les véhicules. Des odeurs pestilentielles arrivent jusqu’à nous. Puis les déchets longeant le bord de la route en
rajoute une couche. Nous atteignons la ville.
Beaucoup de Péruviens nous ont déconseillés de nous rendre à Juliaca, ville trop dangereuse qui se situe à plus de 3’800 m
d’altitude. Nous avons ce souvenir aussi d’il y a 10 ans. Mais nous y allons tout de même car il y a un membre de
Warmshower.
Warmshower est une communauté sur internet dont nous faisons partie depuis un moment. Nous accueillons gratuitement
des voyageurs à vélo et pouvons lorsque nous sommes en voyage bénéficier également du logement d’autres membres.
Nous avons accueillis plusieurs voyageurs et toutes ces rencontres ont été riches. Nous allons, pour la première fois être
des hôtes, chez Geovanni.
Geovanni est un Péruvien qui a effectué certains trajets à vélo au Pérou. Sa maison est une vraie casa de ciclistas. Nous
rencontrons 3 argentins durant notre pause de 3 jours chez lui. Nous avons passé de supers moments. Geovanni se met à
disposition pour des conseils, des moments d’échanges et nous donne carrément les clés de sa maison pour que nous
puissions disposer de tout.
MERCI GEOVANNI !
Le lac Titicaca et les îles Uros
Nous laissons nos vélos chez Geovanni et partons en combi (mini bus) pour rejoindre Puno et visiter les îles flottantes Uros.
Les enfants sont particulièrement contents de découvrir ces îles pour de vrai après les avoir connues à travers des
Mystérieuses Cités d’Or.
Nous repartons maintenant vers le canyon de Colca afin d’admirer, en pleine liberté, des condors puis de rejoindre Arequipa.
Nous allons grimper à plus de 4’800 m d’altitude.
Nous sommes bien en pensée avec tous ceux qui reprennent l’école en Suisse !