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De Paris à Strabourg
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Prendre conscience de ce que l’on a et en profiter pleinement...  
Le départ de Paris se réalise aisément. Nous rejoignons un canal que nous suivons jusqu’à la Marne. Nous campons à Meaux dans un endroit squatté principalement par des sans-abris. Nous poursuivons ensuite à travers les vignes. Nous empruntons des chemins très peu carrossables, à tel point que notre matériel en souffre à nouveau. Nous posons le pied à terre et poussons les vélos afin de leur éviter des secousses destructrices. Comme il est dimanche et que la départementale est très peu empruntée, nous décidons de la suivre, ce qui nous évite de nous retrouver sur des chemins de grosses pierres. Les paysages sont très beaux. Les vignobles alentours nous encerclent. Nous rejoignons Dormans où nous nous installons dans un camping. On tient d’ailleurs à relever que cet endroit est vraiment chouette pour une halte. La nuit + une entrée à la piscine municipale pour chacun + une partie de minigolf pour les 4 = 13 Euros ! Bravo à cette petite ville d’appliquer de pareils tarifs. Champagne ! Jean-François, un Warmshower que nous avons contacté pour loger chez lui dans 2 jours nous a conseillés de passer par Eperney, ville natale du champagne, de rouler sur l’Avenue de Champagne, les “Champs-Elysées” de la région et de visiter les caves Mercier. Nous suivons ses conseils. L’Avenue de Champagne est la voie où s’élèvent les bâtisses des grandes enseignes de ce vin et d’hôtels particuliers. : Moët & Chandon, Mercier, Boizel, Perrier-Jouët, ... La renommée de cette rue commence au XVIIIe siècle. Selon les dires, tous les établissements du commerce du vin de champagne s'y installent à cause de la supériorité des caves. Avec 110 kilomètres de caves situées sous l'Avenue et plus de 200 millions de bouteilles, on la surnomme souvent "l'avenue la plus riche du monde". Nous nous arrêtons donc à la maison Mercier et découvrons, sous visite audio-guidée, son histoire et ses caves. La qualité de la visite en vaut la peine et nous sommes impressionnés par la grandeur des galeries souterraines. Nous en visitons une partie avec un petit train et apprenons que la maison Mercier dispose de plus de 18 km de caves ! A certains endroits, les murs sont sculptés et des bas-reliefs les décorent. Le patron avait le souci que ses employés travaillent dans un lieu agréable. C’est en tous cas ce qu’en dit la visite. Il est également possible d’admirer le Foudre. En 1871, Eugène Mercier lance la construction d'un foudre (énorme tonneau) de 160 000 litres pour faire connaître son champagne au peuple. Il va le déplacer jusqu'à Paris pour l'exposition universelle de 1889. Après une courte dégustation (on va oser dire que nous ne sommes pas des fervents de ce vin pétillant) nous poursuivons en direction de Châlons-en-Champagne où nous passons la soirée et la nuit chez Eloi qui nous fait découvrir sa fabrication artisanale de bière. La soirée est vraiment sympa : partage du repas avec les voisins, on rigole bien. Les enfants jouent avec Cézaire, Azéline et Célestine. Un chouette endroit, à tel point que nous aurons de la peine à décoller le lendemain. Merci à vous tous pour ces moments de rire ! N’hésitez pas à passer par chez nous. A la rencontre de la chevauchée des Petits Eléphants Ce n’est que vers 13 heures que nous reprenons la route. En même temps, l’étape du jour fait partie d’un record du voyage : une vingtaine de kilomètres seulement. En effet, nous allons retrouver de la famille le lendemain à une soixantaine de kilomètres. Nous pourrions très bien effectuer ce trajet d’une seule traite, arriver avec un jour d’avance et profiter du lac mais nous sentons qu’il y a quelque chose de grand à découvrir derrière le profil de Jean-François, Warmshower lui aussi. Il nous indique comment arriver chez lui. A la sortie du canal, nous devons passer devant sa dernière demeure... Sans trop réfléchir, je me dis que la première maison que je vois doit être son ancienne habitation. J’apprendrai plus tard qu’il parlait en fait... du cimetière ! Lorsque nous arrivons devant sa maison (actuelle), nous sommes directement accueillis par Dominique, son frère jumeau qui habite la maison d’à côté et par son autre frère, Etienne, qui nous a suivis via la balise. Il a donc su exactement le moment de notre arrivée. Accueillis comme des rois, avec de la bière et du bon jus de pomme artisanal, nous pouvons disposer de la maison de Jean-François et prendre une douche, faire un peu d’école, avant qu’il ne rentre du travail. Lors de son retour, nous peinons les premières secondes à prendre conscience que c’est lui, le confondant évidemment avec son frère jumeau. Pour le repas, il invite de manière improvisée (comme on aime tant) ses 2 frères, sa sœur et leur conjoint respectif. Et là, on vous assure, la soirée est incroyable. Discussions, échanges, rires, découvertes, on sentait qu’il se passait quelque chose de grand à cette adresse, nous ne nous sommes pas trompés. Leur générosité est incroyable. Jean- François nous fait découvrir un de leurs voyages à vélo à travers un montage photo, que du plaisir. Ils nomment leurs voyages à vélo “la chevauchée des Petits Elephants”. Une adresse au grand cœur. Merci à vous tous pour cette soirée ! Nous sommes vraiment heureux d’avoir fait votre connaissance ! A bientôt en Suisse ! Le lendemain, le beau-frère de Jean-François nous accompagne durant une vingtaine de kilomètres. Un grand plaisir de rouler quelques instants avec lui. Début des retrouvailles Puis, nous rejoignons le lac du Der, où nous attendent les parents à Olivier. Une année que nous ne les avons pas revus. C’est la surprise pour les enfants. Jolies retrouvailles dans un lieu agréable. Cela réveille chez Olivier une réalité qu’il avait laissée dans un coin de ses pensées : le retour. Les larmes lui viennent aux yeux. Nous pique-niquons ensemble et les enfants n’attendent pas pour se jeter à l’eau après s’être jetés dans les bras de leurs grands-parents. Peu de temps après, c’est au tour de mon papa de nous rejoindre. Il amène Claude et Gilles qui feront un bout de chemin à vélo avec nous ces prochains jours. A nouveau, retrouvailles intenses. Olivier retrouve son meilleur ami. Nous passons une agréable suite d’après-midi au bord du lac avant de rejoindre la chambre d’hôtes que nous avions réservée pour tous. Le lendemain, c’est déjà le départ pour les parents à Olive et mon papa. Nous savons que nous les retrouverons bientôt en Suisse. Merci Papa pour ta disponibilité! Gilles et Claude enfourchent avec nous les vélos et nous partons pour une étape d’une soixantaine de kilomètres. Dégustation de la bière brassée par Eloi Nous traversons divers paysages. Nous atteignons une forêt et nous nous y enfonçons. Le chemin est mauvais et descend très raide. Amalia doit m’aider à freiner pour ne pas que je dérape. Au bout d’un moment, je suis obligée de poser le pied au sol. Le vélo d’Amalia est malmené, je réduis la vitesse à celle du pas. Lorsque nous retrouvons le canal et sa route en meilleur état j’entends un bruit suspect à l’arrière. J’imagine alors clairement qu’une pièce s’est cassée. Je suppose que c’est la structure du panneau solaire qui s’est une fois de plus fendue. On arrive à Ligny-en-Barrois, on se met sur une place et là, Amalia nous informe qu’elle est complètement couchée sur son vélo... Pas bon tout ça. On lui demande de descendre et on regarde sous son siège et là... le moral s’effondre d’un coup. Le cadre en T est complètement cassé des 2 côtés. C’est de l’alu. C’est du déjà soudé. C’est de l’irréparable. Si proche du but ! Olivier est désespéré, je dois donc rester positive. L’attitude de Gilles et Claude nous fait du bien. On tente de chercher toutes les solutions possibles. Marie-Claire et Jean-Pierre compatissent depuis la Suisse et tentent de nous aider. 1) Souder une fois de plus et renforcer : pas possible c’est trop cassé et tordu. Si on fait ainsi, la structure se recassera sous peu. 2) Acheter un vélo bon marché pour Amalia qu’on attelle au mien : possible mais il faudra que l’on dégage du matériel car son vélo ne supportera pas tout cela. 3) Acheter une charrette pour Esteban et donner son vélo à Amalia : non, ce n’est pas chouette pour lui de rentrer dans une charrette pour petit alors qu’il a réalisé tout ça comme un grand ... 4) Commander un cadre et le faire venir le plus rapidement possible : mais est-ce possible ? Ce qui est sûr c’est qu’il nous faut de l’aide. Olivier appelle ses parents qui prévoyaient de passer encore quelques jours de vacances dans la région. On espère qu’ils n’ont pas roulé trop loin et qu’ils puissent nous rejoindre. Il les a rapidement au bout du fil, ils sont à ... 2h de route ! Ils refont gentiment sens inverse et viennent dormir avec nous à Ligny. Leur aide tombe du ciel. Olivier contacte un revendeur Hase (la marque du vélo couché des enfants) à Strasbourg et lui explique le problème. Il lui demande de tout faire pour avoir cette pièce de cadre dans un temps le plus court possible. Amalia ne peut plus pédaler avec nous. Elle poursuit ainsi que son frère avec leurs grands-parents qui changent leurs plans et nous accompagnent jusqu’à Strasbourg. Nous modifions les étapes. Au lieu d’en faire 3 pour rejoindre Strasbourg, nous n’en effectuons que 2 : 115 km pour la première et 132 pour la seconde. Cela ne pose aucun problème pour Claude et encore moins pour Gilles. Nous passons de super moments avec eux. Les rires côtoient les discussions plus douloureuses suite au départ de Cécile. Leur présence nous fait un grand bien, nous espérons que c’est réciproque. Initiation à la micro sieste Après avoir longé un magnifique canal asséché (probablement le plus beau chemin de halage emprunté), nous atteignons Strasbourg, à 18h30, nous filons chez “Rustine et Burette” et le patron nous informe que le cadre est commandé et qu’il devrait arriver lundi ou mardi. Soulagés, nous rejoignons une place pour boire un verre et Suzanne, Aloys et les enfants nous y retrouvent. Nous passons le lendemain tranquillement entre découverte de la ville et repos à l’appartement que nous avons loué via Air BnB à un prix défiant tous les autres hébergements. Le dimanche arrivé, Claude et Gilles nous quittent pour rejoindre la Suisse d’ici mardi au plus tard. Merci à vous 2, Gillou et Claude. Ce fut un vrai plaisir de vous revoir et de partager ces quelques étapes avec vous. Vous avez vécu notre denière galère mécanique (on l’espère) et ces moments partagés ont été grandement appréciés. Nous passons encore un instant avec Suzanne et Aloys puis ils amènent les enfants à Mittelhausen, petit village où vivent Amélie (avec qui j’ai été collègue quelque temps), Thomas, Aubin et Anna, chez qui nous allons passer les jours à attendre sur la pièce. Suzanne, Aloys, merci infiniment pour votre aide et votre soutien. Nous aurions eu beaucoup de difficultés à prévoir la fin de notre voyage si vous n’aviez pas été là. Merci pour votre présence et pour ces moments passés ensemble. Amalia et Esteban sont à nouveau ravis de pouvoir passer du temps à jouer avec Aubin et Anna. Une maison magnifique avec un chouette espace extérieur. Nous sommes également très contents de les revoir et de pouvoir échanger avec eux. Merci à vous pour votre accueil et votre aide. Nous avons eu beaucoup de plaisir à vous revoir, à passer du temps ensemble et à découvrir votre coin de paradis. Le temps s’est prolongé, notre moral pas au sommet... mais nous avons vraiment apprécié d’être là. Dégustation de diverses flammenküche Mélancolie du retour... quand tu nous tiens ! On a beau s’y préparer, plus les jours avancent, plus la mélancolie nous gagne. Nous avons décidé à Paris de fixer le retour au 2 août. Nous savons qu’une grande partie de nos proches sont en vacances et ne seront pas présents. Comme nous souhaitons quand même être entourés, nous nous disons qu’un dimanche est mieux choisi qu’un jour de semaine. Le retour d’un voyage pour nous c’est comme le vertige : plus on se rapproche, plus on a envie de se jeter dedans pour en finir... C’est quelque part un sentiment douloureux pour nous. On se rend bien compte qu’il y a des choses dramatiques qui se passent sur Terre et que nous n’avons pas à nous lamenter pour cela. Nous avons pu vivre cette aventure pleinement, nous en sommes infiniment reconnaissants. Mais nous devons passer par une réelle phase de deuil de ce projet et cela est difficile à expliquer pour être compris. Il y a peut-être des choses qui ne s’expliquent pas... Afin de me rassurer un peu, je suis allée sur différents blogs de voyageurs pour avoir leur ressenti lors du retour. Tous ceux sur lesquels je suis tombée étaient ravis, contents et disent que non, ce n’est pas difficile de retrouver son lit, son frigo, ses vêtements et tout le confort. Je n’ai donc pas pu trouver de réconfort, on doit être un peu bizarre alors... Ce sentiment a été d’autant plus fort dimanche, une semaine exactement avant notre retour. Des personnes devant la cathédrale de Strasbourg nous demandent quand est-ce que se termine cette aventure : 1 semaine ! 1 semaine !!! Ce périple a débuté il y a des années. Entre les économies, la construction de la structure des vélos et les différents tests effectués lors de petites escapades puis enfin le grand départ, il est maintenant temps d’en sortir gentiment, à contre cœur  on l’avoue. Nous le vivrons encore à travers la réalisation des films. Les enfants se réjouissent, comme les autres voyageurs dont j’ai lu le récit, et ça nous aide un peu.  
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